Le syndrome d’hypersensibilité électromagnétique (EHS) appelé auparavant “syndrome des micro-ondes” est un terme générique utilisé pour décrire une variété de symptômes signalés par des patients qui semblent n’avoir aucune autre cause identifiable. Pour comprendre les mécanismes de l’EHS je vous invite à lire cette étude.

Le syndrome EHS n’est pas nouveau, quand on s’intéresse à notre histoire nous nous apercevons que déjà dès le début du XXième siècle, alors que le développement de l’électricité s’accélère, des symptômes similaires aux effets secondaires de l’électricité thérapeutique se multiplièrent au travers du globe. Suite à l’émergence nouvelle d’ondes électromagnétiques inconnues jusqu’alors pour la biologie humaine, une nouvelle maladie nommée neurasthénie fut soudainement. Une doctoresse, spécialisée dans l’électrothérapie, nommée Abigail Cleaves, développa une sensibilité aux ondes similaire aux syndrome EHS.

Elle nous a légué son témoignage dans un ouvrage appelé : Autobiographie d’un neurasthénique où elle écrit : “Je n’ai connu ni paix ni confort, ni jour ni nuit. Toute la douleur habituelle du troncs nerveux ou des terminaisons nerveuses périphériques, de la délicate sensibilité du corps, de l’incapacité à supporter un toucher plus fort que le battement d’une aile de papillon, de l’insomnie , du manque de force, des récidives de la dépression nerveuse, de l’incapacité à me servir de mon cerveau pour étudier et écrire comme je souhaitais subsistait ».

Aujourd’hui cette sensibilité aux ondes artificielles n’est toujours pas reconnue, l’EHS reste très controversée. Pourtant, des études menées dans le monde entier ont révélé qu’une moyenne de 3% de la population ressentait ses symptômes et n’avait aucune autre condition susceptible de produire ces symptômes.

À l’échelle mondiale, selon les chiffres de 2020, près de 300 millions de personnes souffrent de EHS 1.

Ce nombre est probablement une sous-estimation grossière, car beaucoup plus de personnes peuvent souffrir d’EHS sans relier leurs symptômes à l’exposition aux CEM.Il n’est aussi que le sommet visible de l’iceberg, il ne fera qu’augmenter avec l’arrivée massive de la 5G.

Une étude récente menée par l’équipe du Professeur Dominique Belpomme portant sur des méthodes objectives d’évaluation de l’EHS a révélé qu’environ 80% des patients auto-déclarants hypersensible aux ondes présentaient des biomarqueurs de stress oxydant dans leur sang périphérique, ce qui est fortement lié aux dommages à l’ADN 2.

Les personnes avec des variantes génétiques spécifiques qui diminuent les défenses contre l’oxydation et le stress semble également souffrir d’EHS à un rythme beaucoup plus élevé3.

Le Dr Beatrice Golomb, professeur de médecine à l’UC San Diego School of Medicine, a publié des recherches indiquant qu’il s’agit d’un réseau de cofacteurs, y compris de faibles niveaux de certains antioxydants (dont la mélatonine), des variations génétiques qui entraînent une altération de la défense contre l’oxydation le stress et les altérations induites par le stress oxydatif des mitochondries, de la barrière hémato-encéphalique et des VGCC qui contribuent à l’EHS4.

Les recherches du Dr Yoshiaki Omura, un chercheur et éducateur médical prolifique et membre du Conseil des anciens du Collège des médecins et chirurgiens de l’Université de Columbia, montrent que plus l’organisme est contaminé par des métaux lourds contenus dans les amalgames, les poissons contaminés au méthylmercure, les édulcorants… et plus le corps devient une antenne virtuelle qui concentre le rayonnement, le rendant beaucoup plus nocif 5.

Les autres groupes à risque de développer l’EHS comprennent ceux qui ont :

  • Dommages à la moelle épinière, lésions cérébrales ou commotion cérébrale
  • Fonction immunitaire altérée, lupus ou syndrome de fatigue chronique (SFC)
  • Infections bactériennes et/ou parasitaires comme la maladie de Lyme
  • Traumatisme électromagnétique, physique, chimique et biologique ainsi que système immunitaire affaibli
  • Les très jeunes et les très vieux. Chez les enfants, l’EHS se présente le plus souvent sous forme de maux de tête, de brouillard cérébral et de difficultés d’apprentissage.
  • Acouphène. Les preuves suggèrent en fait une physiopathologie partagée entre l’EHS et les acouphènes. Dans une étude de 2009, près de 51 % des patients hypersensibles aux CEM avaient des acouphènes, contre seulement 17,5 % des participants d’un groupe témoin6 .

Les symptômes d’hypersensibilité électromagnétique (EHS) que l’on retrouvent les plus fréquemment sont les suivants :

Sommeil perturbé
Fatigue et faiblesse musculaire
Arythmie cardiaque
Démangeaison
Eruption cutanée
Bouffées vasomotrices
Brûlures et/ou picotements
Acouphène
Crises de panique
Vertiges
Douleur à l’oreille
Paralysie
Irritabilité
Ressentie d’une vibration dans le corps
Maux de tête

Il existe cependant un côté positif pour ces personnes atteintes d’EHS, elles ont un avantage certains, celui de leur inconfort. Cette sensibilité est un indicateur biologique qui leur impose la mise en place de mesures proactives et d’éloignement forcé pour éviter les expositions, alors que les personnes insensibles peuvent subir des dommages biologiques jusqu’au effets génotoxiques ou cancérigène sans être alerté au préalable car que l’on le sente ou non, des dommages se produisent !

  1. Bevington M. “The Prevalence of People with Restricted Access to Work in Man-Made Electromagnetic Environments.” Journal of Environment and Health Science. Vol. 5. (January 18, 2019.) doi: 10.15436/2378-6841.19.2402 []
  2. Irigaray P, Caccamo D, Belpomme D. “Oxidative Stress in Electrohypersensitivity SelfReporting Patients: Results of a Prospective in Vivo Investigation with Comprehensive Molecular Analysis.” International Journal of Molecular Medicine. Vol. 42, no. 4. (October 2018): 1885–1898. doi: 10.3892/ijmm.2018.3774. []
  3. De Luca C, Chung Sheun Thai J, Raskovic D, Cesareo E, Caccamo D, Trukhanov A, Korkina L. “Metabolic and Genetic Screening of Electromagnetic Hypersensitive Subjects as a Feasible Tool for Diagnostics and Intervention.” Mediators oƒ Inƒlammation. Vol. 2014, no. 2. (April 9, 2014). doi: 10.1155/2014/924184. []
  4. Golomb,BA. “Diplomats’    Mystery   Illness    and   Pulsed    Radiofrequency/Microwave Radiation.”Neural  Computation. (September 5,2018): 1–104.doi:10.1162/neco_a_01133 []
  5. De Luca C, Chung Sheun Thai J, Raskovic D, Cesareo E, Caccamo D, Trukhanov A, Korkina L. “Metabolic and Genetic Screening of Electromagnetic Hypersensitive Subjects as a Feasible Tool for Diagnostics and Intervention.” Mediators oƒ Inflammation. Vol. 2014. (April 9, 2014). doi: 10.1155/2014/924184 []
  6. Omura Y, Losco M, Omura AK, Yamamoto S, Ishikawa H, Takeshige C, Shimotsuura Y, Muteki T. “Chronic or Intractable Medical Problems Associated with Prolonged Exposure to Unsuspected Harmful Environmental Electric, Magnetic or Electro-Magnetic Fields Radiating in the Bedroom or Workplace and Their Exacerbation by Intake of Harmful Light and Heavy Metals from Common Sources.” Acupuncture & Electro-Therapeutics Research. Vol. 16, no. 3–4. (1991): 143–77 []